Bernhard von ClairvauxTroisième d'une famille de sept enfants, Bernard est issu de l'aristocratie bourguignonne : son père est un modeste chevalier et sa mère, Aleth de Montbard, qu'il perdra à l'âge de 16 ou 17 ans, de haute lignée.
Il reçoit une solide formation littéraire chez les chanoines séculiers de Châtillon-sur-Seine. Vers 1112, entraînant avec lui une trentaine de compagnons, il entre à l'abbaye de Cîteaux, fondée en 1098 par Robert de Molesme dans le désir d'un retour à la stricte observance de la règle de Saint Benoît. En 1115, il est chargé de fonder l'abbaye de Clairvaux, en Champagne, dans le Val d'Absinthe. Il en restera abbé jusqu'à sa mort. Grâce à sa personnalité hors du commun et à son charisme, et malgré une santé très fragile, Bernard va exercer une influence considérable sur la vie de son temps, intervenant dans toutes les affaires de l'Église. Il prend parti, notamment, pour les premiers Templiers, soutient Innocent II contre Anaclet dans la lutte pour la papauté (1130-1138), entreprend une lutte sans merci contre Pierre Abélard et Arnaud de Brescia. Il prêche la croisade en 1146, mais suite à l'échec de celle-ci, il se retire à Clairvaux où il se consacre à l'écriture.

Regarde l'étoile...

O toi, qui que tu sois, qui dans cette marée du monde, te sens emporté à la dérive parmi orages et tempêtes, plutôt que sur la terre ferme, ne quitte pas les feux de cet astre, si tu ne veux pas sombrer dans la bourrasque. Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu vas droit sur les récifs de l'adversité, regarde l'étoile, appelle Marie ! Si l'orgueil, l'ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues, regarde l'étoile, crie vers Marie ! i la colère ou l'avarice, si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme, regarde vers Marie ! Quand, tourmenté par l'énormité de tes fautes, honteux des souillures de ta conscience, terrorisé par la menace du jugement, tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse, par l'abîme du désespoir, pense à Marie. Dans les dangers, dans les angoisses, dans les situations critiques, pense à Marie, crie vers Marie ! Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu'il ne quitte pas ton cœur, et pour obtenir la faveur de ses prières, ne cesse d'imiter sa vie.

Extraits du sermon Super missus est, 2, § 17

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