le Christ Roi

Frère Christophe de Thibirine

Le peuple restait là à regarder. Frères et soeurs, la Croix est un spectacle qui dure, un film qui n'en finit pas... Sur la Croix, voici l'homme, Jésus, l'acteur principal. Il ne joue pas sur l'écran. Il est dans la salle, avec les spectateurs. Il est dans l'histoire, avec nous. Voici l'homme dans son plus beau rôle. Le centurion bientôt dira : "en réalité, cet homme était un juste". L'Église, c'est un peuple qui regarde : et qui témoigne, qui tient et s'affirme elle-même dans ce regard porté envers et contre tout sur Jésus. Elle ne rêve pas. Elle n'imagine pas. Elle regarde : le réel de la Croix aujourd'hui. L'humanité torturée, humiliée, transpercée, défigurée.

L'Église ne se détourne pas. Son regard démasque le mensonge. Son regard témoigne. Le Procès n'est pas fini. L'Accusé n'a pas dit son dernier mot. L'Agneau immolé : il est vainqueur. Le Crucifié : il est ressuscité, vivant. Il règne. Christ et Roi.

Lire la suite

Imprimer E-mail

Du Sermon 61 sur le Cantique des Cantiques

« Ma colombe est dans les trous de la pierre, elle est dans les creux de la muraille » (Cant. II, 14).
Quelqu'un a entendu par les trous de la pierre, les plaies de Jésus-Christ, et avec grande raison. Car Jésus-Christ est la pierre mystique. Ces trous sont excellents puisqu'ils établissent la foi en la résurrection et la divinité de Jésus-Christ. " Vous êtes mon Seigneur et mon Dieu (Joan. X, 28), " disait un apôtre. D'où cet oracle est-il sorti, sinon des trous de la pierre? C'est là que le passereau a trouvé une retraite, et la tourterelle un nid pour mettre ses petits (Ps LXXXIII, 3). C'est là que la colombe se met en sûreté, et regarde sans crainte l'oiseau de proie qui vole à l'entour. Et voilà pourquoi il dit, " ma colombe est dans les trous de la pierre (Ps XXVI, 6), et la colombe reprend, il m'a fait monter dans la pierre (Ps XXXIX, 3). Et encore, il a établi mes pieds sur la pierre (Mt VII, 24). " Un homme sage bâtit sa maison sur la pierre, parce que là il ne craint ni la violence des vents, ni les inondations. Quels avantages ne se trouvent point dans la pierre ? C'est sur la pierre que je suis élevé, dans la pierre que je suis en sûreté, et dans la pierre que je demeure ferme. J'y suis à couvert contre l'ennemi, j'y suis en sûreté contre toute sorte d'accidents, et cela, parce que je suis élevé au dessus de la terre. Car tout ce qui est terrestre est incertain et sujet à périr, que notre vie soit dans les cieux, et nous ne craindrons ni de tomber ni d'être ébranlés. C'est dans les cieux qu'est la pierre, et c'est en elle que se trouvent la fermeté et la sécurité.
Et, en effet, où notre faiblesse peut-elle trouver un repos ferme et assuré, sinon dans les plaies du Sauveur?
Lire la suite

Imprimer E-mail

Homélie pour le Sacré Coeur, Année B, 10 juin 1994

Frères, regardons la Parole, comme Jean regardant Le côté transpercé de son Rabbi élevé. Regardons le Livre ouvert. La Lettre n'est pas morte. Jésus a livré le Souffle. Dieu nous parle aujourd'hui.
Avec Osée, avec Les frères et sœurs du Ribat réunis à Alger, écoutons le cœur de Dieu gémir, pleurer: il n'a pas compris que je venais à son secours (Os 11,3). Nous disons et redisons, chantons et rechantons, jour après jour, office après office: Dieu viens à mon aide ! Seigneur à notre secours! (Ps 69,2) ... avons-nous compris? Allons-nous enfin comprendre: il est là. Il vient. Il est avec nous.
Lire la suite

Imprimer E-mail

Christ est ressuscité

La seule nouvelle qui soit vraiment une bonne nouvelle pour l'homme, c'est le message des Apôtres transmis par l'Église : "Christ est ressuscité !"
Il est ressuscité et il nous ressuscite. Il est vivant au-delà de la mort et tout en lui est déjà secrètement vivant. C'est notre existence entière, et tout l'univers, qu'il porte vers le Père, et nous pouvons enfin tenter d'aimer, tenter de vivre ; la vraie mort n'est plus devant nous, mais derrière nous.

 

Lire la suite

Imprimer E-mail

Le Christ, vrai Dieu et vrai homme

Face à l’avenir, Jésus a les mêmes réactions que nous ; saisi de surprise et d’émerveillement devant la foi du centurion, d’inquiétude lorsque, dans la synagogue de Capharnaüm, il voit ses disciples le quitter les uns après les autres, d’épouvante à la pensée de tomber aux mains de ses ennemis.
N’imaginons pas, derrière cette façade humaine semblable à la nôtre, une autre existence pour laquelle tout serait déjà joué. N’inventons pas, miraculeusement logé dans l’enfant de Bethléem, un Dieu au regard infaillible qui déjà verrait l’aube de Pâques.

Lire la suite

Imprimer E-mail