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Veillez!

Sans la vertu de vigilance, toutes les autres sont inutiles. C’est là ce que dit explicitement la parabole des vierges sages et des vierges folles, car parmi ces dix vierges qui forment un chœur harmonieux, il y en a cinq sauvées et cinq perdues. Or, les cinq qui se perdent valent en toutes choses les autres puisqu’elles sont vierges, puisqu’elles sont belles ; puisqu’elles sont appelées à la noce, c’est qu’elles sont dignes ; et elles ont même une lampe. Il ne leur manque qu’une chose, et cette chose manquant, tout le reste vient à manquer, c’est comme si elles n’avaient rien eu, c’est comme si elles n’avaient été ni vierges, ni belles, ni appelées : elles n’ont pas veillé. Il fallait veiller, il fallait préparer et elles n’ont rien préparé ; même pour s’endormir il fallait avoir préparé, car les vierges sages comme les vierges folles se sont endormies en attendant l’arrivée de l’Époux ; même pour s’endormir il fallait avoir pratiqué la vigilance.

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Attendre Dieu

Attendre signifie n’avoir pas et avoir au même moment. Car nous n’avons pas ce que nous attendons ; ou, comme dit l’Apôtre, espérant ce que nous ne voyons pas, alors nous l’attendons. La condition de l’homme dans sa relation avec Dieu, c’est avant tout la condition de quelqu’un qui n’a pas, qui ne voit pas, qui ne sait pas et ne prend pas. Puisque Dieu est infiniment caché, libre et imprévisible, nous devons l’attendre de la façon la plus absolue et la plus radicale. Pour nous, il est Dieu, précisément dans la mesure où nous ne le possédons pas. Le psalmiste dit que son être tout entier attend le Seigneur. Il indique ainsi que l’attente de Dieu ne fait pas seulement partie de notre relation à Dieu, mais qu’elle en est la condition.

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Un peuple en attente

Voilà ! L’humanité est en attente de Dieu. Le peuple élu qui, lui, marche en tête, plus sensible à l’attente, fixe son regard sur l’horizon. Désormais le Messie doit être proche. Que cherche en lui ce peuple, son peuple ? Quels traits s’attend-il à découvrir à première vue, sur le visage du Messie ? La puissance, la gloire, la lumière éblouissante, le triomphe.
Et que voit-il arriver ? La faiblesse, la petitesse, l’obscurité, l’anonymat. Qui a reconnu la venue de Dieu sous les apparences charnelles d’un petit enfant sans défense ? Personne ! Marie, la pauvre maman de Jésus, tient dans ses bras l’inconnu des nations, le vrai “Dieu caché” d’Isaïe. Parmi tous ceux qui l’attendaient, aucun ne l’a reconnu. Personne n’est venu de Jérusalem, la ville sainte, piédestal du trône de Dieu !

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Pour vous, qui suis-je?

"Pour vous qui suis-je ?" Cette question que Jésus posait à ses Apôtres, c’est à chacun de ses disciples d’aujourd’hui et, avec une gravité particulière, à chacun des pasteurs de son Peuple, qu’il ne cesse de la poser. À l’approche de la fête de Noël où l’église célèbre la naissance et le mystère de son fondateur, les chrétiens seront peut-être heureux d’entendre un écho de ma réponse personnelle.

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La grâce de l'attente

Il y a deux types distincts de vocation chrétienne. On ne peut être un disciple de Jésus si l’on ne répond en quelque mesure à deux appels. Celui qui demeure en silence devant le Seigneur, aux pieds du Seigneur, doit surgir et se mettre en route, dès qu’il entend le signal : "Lève-toi. Viens avec moi. Fais pour moi telle chose". Et celui qui suit le Seigneur doit, quand Dieu le lui inspire, s’arrêter pour un temps plus ou moins long et fixer son regard sur l’image nette et puissante de Jésus mise devant ses yeux, car, si la force de cette image s’affaiblit ou disparaît, toute action tentée au nom du Seigneur s’écroule misérablement.

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